Par : Nicole Nepton
Réalisée dans le cadre d’un projet visant à contrer les effets systémiques de la non-reconnaissance des diplômes étrangers sur les femmes immigrantes financé par Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC), cette étude a comme point de départ le constat suivant : les enjeux de la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) sont les grands oubliés de la politique québécoise de la main-d’œuvre, alors que les défis qui y sont reliés sont au cœur des problèmes rencontrés par les femmes immigrantes sur le marché du travail.
L’étude est structurée en quatre parties. Après un retour sur la politique migratoire du Québec, nous dressons un portrait général de la situation sociale et professionnelle des femmes immigrantes, ce qui permet de mettre en lumière leur déqualification. La seconde section énonce les grandes lignes autour desquelles se structurent la RAC, tandis que la troisième section fait état de l’évolution de la politique de main-d’œuvre depuis le début de la pandémie de la COVID-19, particulièrement dans la foulée de la relance économique dans le cadre de laquelle des programmes de formation, de requalification et de rehaussement des compétences ont été déployés. Enfin, la dernière partie se consacre à l’analyse de ces programmes et de leur relation avec la problématique de la reconnaissance des diplômes étrangers des femmes immigrantes.
L’étude montre que ces programmes ne facilitent pas la RAC, mais qu’ils mènent plutôt les femmes immigrantes diplômées vers leur déqualification en les orientant vers des métiers précaires et mal rémunérés. Elle constate aussi de grandes disparités de financement entre les programmes, une priorisation des besoins immédiats et des formations rapides, ainsi qu’une forte représentation des femmes dans les métiers dits féminisés, plus précaires.
Le Cahier de recommandations qui accompagne l’étude propose des actions réalistes et concrètes basées sur les principaux constats et résultats issus de la recherche, de même que sur une série d’échanges avec les comités du projet et des organismes partenaires. Le cahier encadrera le plan de mobilisation stratégique qui sera au cœur de la dernière année du projet qui se termine en mars 2024.