Par : ATF

« Alors que le régime d’assurance-emploi a toujours discriminé les femmes, les nouvelles mesures accentuent cette tendance en réduisant encore plus leur accès aux prestations », affirme Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). Tel est le message du mémoire que la FFQ, le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), Action travail des femmes (ATF), Au bas de l’échelle, le Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec et la Table de concertation des groupes de femmes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine présentent le 1er octobre à la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi.

« La principale discrimination à l’égard des femmes actuellement provient du fait que l’admissibilité et la durée des prestations sont déterminées par le nombre d’heures travaillées, ce qui désavantage nettement les personnes travaillant à temps partiel dont les trois quarts sont les femmes chez les 25 à 54 ans »,souligne madame Rose, porte-parole du CIAFT sur ce dossier. « En 2012, le ratio entre le nombre de femmes comptées comme chômeuses était de 43%, inférieur de 12 points de pourcentage au ratio des hommes et en baisse de 13 points par rapport à 2009 ».

Les nouvelles mesures visent à forcer les « prestataires fréquents » à accepter des emplois payant aussi peu que 70% de leur salaire antérieur dans des délais de plus en plus courts. « Contrairement à ce qu’on peut imaginer, les femmes risquent d’être les plus affectées puisque 12% des femmes âgées de 25 à 54 ans, comparativement à 10% des hommes, occupent un emploi temporaire. Leur salaire étant plus faible, de plus en plus de femmes n’auront d’autre choix que d’accepter n’importe quel emploi au salaire minimum »,poursuit madame Conradi. « Le problème sera particulièrement aigu dans les régions éloignées où il y a peu d’emplois pour les femmes. À Montréal, ce sont les immigrantes qui écoperont le plus, étant donné les difficultés qu’elles connaissent déjà pour décrocher un emploi malgré leur niveau de scolarité élevé ».

Madame Katia Atif, directrice d’Action travail des femmes, souligne que les femmes qui cherchent à entrer dans les professions traditionnellement masculines, comme les métiers de la construction, seront doublement touchées. « Dernières engagées, elles sont les premières mises à pied et déjà ont des difficultés à cumuler suffisamment d’heures pour se qualifier pour les prestations. Avec les nouvelles règles, elles risquent d’être forcées de retourner dans des professions typiquement féminines et mal rémunérées ».

Les groupes de femmes demandent le retrait de la nouvelle catégorisation des prestataires qui les force à accepter des emplois de moins en moins bien rémunérés. Ils recommandent aussi de revenir à un système où l’accès aux prestations et la durée de celles-ci sont basés sur le nombre de semaines travaillées en prenant en compte chaque emploi avec un minimum de sept heures de travail par semaine, « une mesure nécessaire pour éliminer la discrimination systémique à l’égard des femmes », selon madame Conradi. L’accès aux prestations ordinaires devrait aussi être indépendant du fait d’avoir déjà reçu 50 semaines de prestations spéciales (de maternité, parentales, de maladie ou pour soins d’un proche). « Seules les femmes sont touchées par cette règle », souligne madame Rose.

Finalement, les groupes de femmes accueillent positivement l’introduction d’une nouvelle prestation de 35 semaines pour les soins à un enfant gravement malade et souhaitent que cette mesure soit étendue à l’ensemble des soins pour un proche.

Source : FFQ, 01.10.2013

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